Comment ne pas surréagir?

Comment ne pas surréagir face à un évènement qui génère d’importantes réactions émotionnelles? C’est ce que je vous propose de découvrir dans cet article.

Des réactions trop émotionnelles

Face à une situation, nous réagissons parfois de manière excessivement émotionnelle. Dans ce cas, c’est l’interprétation de la situations, à savoir les pensées que nous avons,  qui engendre l’émotion.

C’est pourquoi, face à une même situation, les êtres humains pourront réagir différemment.

En effet, si votre enfant refuse de s’habiller un matin, vous réagirez différemment si nous sommes un matin de semaine où vous êtes en retard, plutôt qu’un week end où vous n’avez rien de prévu. De même l’âge de votre enfant et la perception que vous avez de son refus seront autant de paramètres qui moduleront votre réponse émotionnelle.

En thérapie cognitivo-comportementale, nous travaillons à la fois sur les émotions (pour les apaiser), sur les pensées (pour réinterpréter la situation de manière plus souple et fonctionnelle), ainsi que sur le comportement. C’est sur ce dernier aspect que nous nous attarderons aujourd’hui.

Les conséquences d’un comportement

Réagir à une situation de manière trop émotionnelle et donc parfois peu maîtrisée comporte des risques. La gestion de nos émotions nous permet davantage de choisir notre réponse à une situation, plutôt que de se laisser aller au débordement.

Certaines de nos réactions sont totalement contre-productives quand bien même elles nous donnent l’illusion de nous soulager. C’est le cas lorsque l’on s’énerve sur son enfant qui a fait une bêtise ou sur l’agent administratif qui semble ne pas vouloir comprendre notre situation délicate. Réagir trop intensivement paralyse la situation et génère des contre attitudes chez l’autre protagoniste. Cela peut être une réponse agressive mais aussi une fuite tout aussi néfaste car la relation est alors compromise et surtout, le problème n’est pas réglé pour autant.

Si je parle là de réactions instantanées souvent peu réfléchies, il ya aussi des réactions plus mûrement réfléchies (je dirais même ressassées) qui sont également contre-productives. Je veux parler ici de  la vengeance (réelle ou projetées) ou de la rancoeur excessive. Ces sentiments nous donnent l’illusion d’un apaisement mais il en est tout autrement. Entretenir des conflits, qu’ils soient ouverts ou intérieurs, est extrêmement énergivore et ne permet pas de dépasser une situation délicate. Bien au contraire, cela nous enferre dans la morosité et contribue à nous faire souffrir davantage et plus longuement. On pourrait illustrer ce phénomène par la métaphore suivante: si vous vous faîtes piquer par un serpent et que vous cherchez à le tuer en conséquence, en remuant pour le poursuivre, le venin du serpent se répand et contribue à vous rendre plus mal en point encore.

Ne pas agir du tout peut être tout aussi néfaste bien sûr. La passivité est très souvent une réaction mortifère. Par exemple, une personne endeuillée qui , après un an, refuserait toute sortie et tout loisir serait dans une attitude totalement dysfonctionnelle.

 

Savoir identifier le type de problème que l’on rencontre

Face à un problème, pour pouvoir choisir sa réponse, il faut d’abord pouvoir l’analyser.

Il existe trois types de problèmes:

  • Les problèmes où nous avons le contrôle:  Si je suis à découvert par exemple, je peux choisir de réduire mes dépense, de revendre quelques objets ou de faire quelques heures supplémentaires. Nous utiliserons dans ce cas, une démarche de résolution de problème. Certaines personnes sont très en difficulté pour aborder de manière active et constructive les difficultés.
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  • Les problèmes où nous avons un contrôle indirect: il s’agit souvent de problèmes qui font intervenir les autres. Nous n’avons en effet aucun contrôle sur l’Autre. Par contre, vous pouvez peut être (tout est dans le « peut-être »!) avoir une influence sur l’autre en agissant de manière appropriée. Par exemple, si vous souhaitez que votre conjoint(e) vide le lave-vaisselle plus souvent, vous pouvez lui demander gentiment et le féliciter chaleureusement à chaque fois qu’il le fera spontanément ou non. Néanmoins, la réaction de l’autre ne nous appartient pas et il faut accepter que sa décision nous échappe au final totalement. On ne peut pas changer l’autre mais l’influencer.

 

  • Les problèmes où nous n’avons aucun contrôle: Ils ne sont pas majoritaires, heureusement… Il s’agit des problèmes qui concernent les circonstances de la vie (une maladie, un décès, la fermeture de notre entreprise, …). Ces problèmes concernent aussi les problèmes en lien avec notre passé. En effet, par définition, nous n’avons aucune influence sur notre passé, quelque soit ce qu’il s’est passé. Il faudra donc accepter que les choses soient ce qu’elles sont. Si vous été un enfant maltraité, c’est triste  et malheureux, cela peut expliquer certaines de vos réactions, mais vous pouvez choisir de fonctionner autrement. Car oui, si nous ne pouvons choisir les évènements, nous gardons la main sur nos réactions. Nous sommes libres d’agir et nos pensées restent des pensées.

 

Choisir sa réponse

En tant qu’être humain, nous avons des consciences libres. Et même dans les pires conditions, nous gardons la liberté de penser et de réagir. Dans les camps de concentration par exemple, certaines personnes ont décidé de lutter pour ce qu’il leur restait de dignité en écrivant leurs idées, leurs mémoires. Face à l’adversité extrême que représente le fait de perdre un enfant, certaines familles décident d’en faire un combat pour une cause. Il existe beaucoup d’exemples dans ce sens. Ils forcent l’admiration.

Mais à l’échelle des tracas ordinaires de la vie, chacun peut décider d’orienter ses réactions pour qu’elles ne soient finalement pas pires que l’évènement lui-même. Bien sûr face à des soucis, on met parfois un genou à terre, parfois même on s’écroule … mais cela ne doit pas durer. Il faut très vite remonter en selle. N’attendez pas d’aller mieux pour faire quelque chose. C’est avant tout en faisant que vous irez mieux! Ce n’est pas miraculeux mais c’est assurément le chemin du mieux-être.

Je vous partagerai très prochainement l’une de mes réactions face aux aléas de la vie. Et vous, comment faites vous pour vous relever lors de coups durs? N’hésitez pas à me laisser vos témoignages en commentaires.

Virginie Bossut

Psychologue clinicienne

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3 comments

  1. Face aux problèmes, difficultés, soit je baisse les bras, je me morfonds, je me renferme sur moi et je victimise, je subis jusqu’à la disparition du problème. Soit je contre attaque, avec très souvent de la violence. Ce qui me ramène très souvent au premier cas en cas de riposte de la partie adverse.

    1. Un très grand merci Sonia pour votre témoignage. Beaucoup de personnes réagissent de la sorte, c’est très humain. J’espère que cet article a pu vous aider. Merci de me lire! A bientôt

  2. Face aux tracas du quotidien (problèmes administratifs, remarques désobligeantes) je prends très vite à cœur les choses et je « rumine » pas mal, ce qui est bien entendu pas la solution et m’empêche d’avoir une réaction quelconque (bonne ou mauvaise). Je suis comme « bloquée » dans mes pensées négatives ce qui m’empêche d’aller de l’avant.

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